Ou comment devenir toxique sous couvert d’être une gentille ! 🤔🎭

Dans beaucoup de mes relations, je joue à la sauveuse. Encore et toujours ! Rrrrr 😬

Tu ne connais pas le triangle ? Attends, j’explique ! 🔼

 

PREMIÈRE PARENTHÈSE : Le Triangle de Karpman

Le triangle de Karpman, ou Triangle Dramatique, est un modèle conceptuel utilisé en psychologie et en thérapie pour comprendre les interactions entre les personnes dans des situations conflictuelles ou difficiles. Il a été développé par le psychologue américain Stephen Karpman dans les années 1960.

Ce triangle met en lumière les rôles que les individus peuvent jouer dans des situations de conflit, en mettant en évidence les dynamiques de pouvoir et les schémas de comportement récurrents.

Le triangle de Karpman se compose de trois rôles principaux :
– Le Persécuteur : Le persécuteur est celui qui adopte un comportement agressif, critique ou oppressif envers les autres. Ils peuvent exercer un contrôle ou une domination sur les autres et chercher à imposer leur volonté. Le persécuteur peut utiliser la force physique, la critique verbale, la manipulation émotionnelle ou d’autres tactiques pour obtenir ce qu’il veut.
– La Victime : La victime est celui qui se sent impuissant, opprimé ou maltraité dans la situation. Ils peuvent se percevoir comme étant sans défense ou incapables de faire face aux circonstances. Les victimes peuvent se sentir submergées par le stress, la peur ou la douleur, et peuvent rechercher la sympathie ou le secours des autres.
– Le Sauveteur : Le sauveur est celui qui tente de résoudre les problèmes des autres ou de les protéger de leurs difficultés. Ils peuvent adopter un comportement attentionné, secourable ou altruiste envers les victimes, cherchant à les sauver de leur situation difficile. Cependant, le sauveur peut aussi être motivé par le besoin de se sentir important ou nécessaire.

Ce qui rend ce triangle très intéressant, c’est que les personnes peuvent passer d’un rôle à un autre au fil du temps. Par exemple, une victime peut devenir un persécuteur en réagissant de manière agressive à son tour, ou un sauveur peut finir par se sentir épuisé ou frustré par son rôle constant de secours.

L’objectif est de sensibiliser les individus à ces schémas de comportement afin qu’ils puissent prendre conscience de leurs propres rôles dans les situations de conflit et travailler à les modifier.

Je reviens à mon histoire !

 

 

Je joue à la sauveuse.

 

Ce que je me raconte encore et toujours, c’est que quoi qu’il arrive, je dois aider les autres. (TOP Injonction !) C’est chouette, me diras-tu ? 😅

Alors, à la base, oui, ça peut (et encore pas sûr sur, on en reparle après) partir d’une bonne intention. Je suis plutôt une nana sympa qui a un gros cœur, c’est vrai ! 💖

Sauf que :
Si tu aides l’autre sans lui avoir demandé, et bien il peut être vénère et à juste titre. Imagine tu veux aller faire tes courses. Et là ta copine arrive et te dit : je les ai déjà faites pour toi ! Mais comme vous n’en aviez pas parlé, elle n’a pas acheté du tout ce dont tu avais besoin, elle a payé une blinde car elle n’est pas du coin, et en plus, elle en a acheté quatre fois trop… Ça t’aide ? Et tu te sens comment après ? 😡
Si tu aides l’autre et que tu outrepasses tes limites, et bien tu vas être vénère au bout d’un moment, tu vas en vouloir à l’autre (qui, je te le rappelle, ne t’a JAMAIS demandé d’outrepasser tes limites…).
Si tu aides l’autre alors qu’il voulait le faire seul, et bien tu l’infantilises ! Donc tu lui enlèves le pouvoir de créer sa vie, de grandir, d’apprendre… (Tu t’es jamais retrouvé devant un gamin qui te hurle dessus car tu as fait le truc à sa place et qu’il voulait le faire TOUT SEUL !) 😤

Donc en gros, tu te donnes du mal, MAIS ce gros cadeau que tu fais, il te coûte littéralement un bras (car tu as outrepassé tes limites), il ne plaît pas à l’autre (car tu ne lui as pas demandé) et en plus, il met tout le monde en colère !! SUPER LE CADEAU ! En plus, revenons sur les motivations de départ : je suis une nana sympa. Oui. Mais qu’est-ce que j’y gagne dans ce genre de comportement ?
Has si si si mon coco ! Si je continue à avoir ce comportement de manière répétitive dans plusieurs sphères de magie, c’est que j’y gagne un truc ! Ben oui sinon j’arrêterais (je ne suis pas débile quand même… ) 🤷‍♀️

 

 

 

Alors qu’est-ce qu’on gagne à être le/la sauveur/se ?

Et bien, je me sens indispensable ! Et oui. Sans moi, les autres se sentent moins bien… (blablabla) Je me sens gentille et mon ego est bien content. Ça m’évite d’avoir à dire NON… (Fuite du conflit, me voilà) Ça me permet de me plaindre ensuite super facilement (oh, pauvre victime que je deviens !!!) Et surtout surtout… oh punaise ça pique le cucul ! Ça me donne un super pouvoir de contrôle ! Je contrôle car je fais à la place de l’autre.

Et pour finir, comme j’adore le contrôle (ben oui, ça me rassure… Je me fais croire que je contrôle car ça rend le monde quand même plus acceptable, voyez-vous !) Je déteste avoir la position de victime. Je ne me l’autorise pas car ça voudrait dire perdre le contrôle et accepter mes limites… (Évidemment, tout cela est faux, toi et moi, nous le savons bien, mais nos egos luttent !) Donc si je ne m’autorise pas cette position de victime, je ne peux l’autoriser à l’autre. Et du coup, je mets l’autre en porte-à-faux total :
– Je me mets en sauveuse
– Donc il « doit » (on a toujours le choix de sortir du triangle mais ce n’est pas toujours simple !) être en victime (ou bourreau)
– Il est en victime ça m’énerve et je deviens bourreau !

Sympa ! C’est comme si j’arrivais avec un cadeau chez toi : un aspirateur qui m’a coûté cher.

Toi, tu te dis WTF ? Pourquoi ? Et moi, je te réponds : j’ai vu que c’était pas super propre chez toi. (:-0) Tu réagis :
– Soit en me volant dans les plumes : mais t’es une grosse connasse de me dire ça ? => et là, je te dis : ben tu veux quoi encore ? Je te fais un cadeau et t’es pas contente ! (Vive le bourreau)
– Soit en te victimisant : mais pourquoi tu dis ça ? C’est pas gentil… => et là, je te dis : oh mais arrête de te plaindre, t’es vraiment une pauvre victime (Vive le bourreau, épisode numéro 2)

Si tu veux sortir du triangle : « C’est sympa d’avoir pensé à moi, mais honnêtement j’en ai pas besoin. Tu veux qu’on en discute ? » Et moi, je te réponds : j’ai vu que c’était pas super propre chez toi. (:-0) donc si t’en as besoin. « Ok c’est ton avis. Ça n’est pas le mien. En outre, c’est chez moi, donc si je veux passer l’aspirateur, ou m’acheter un aspirateur, ou payer une femme de ménage ou encore ne rien faire du tout et aller manger une glace, ça me regarde. (Tu reprends le contrôle de ta vie !) Je te demande d’ailleurs dans l’avenir de t’abstenir de faire des remarques ou de m’acheter des choses dont tu penses que je pourrais avoir besoin. (Tu poses tes limites). Si j’ai besoin d’aide, je te le demanderais. »

 

Bon, quand à moi maintenant que faire ?

 

 

J’apprends encore et toujours.

 

Non, ça n’est pas la première fois que je me retrouve dans cette situation toxique pour moi et l’autre. Maintenant je le vois, je le sais, je sais ce que j’y gagne et surtout je vois ce que j’y perds !

J’y perds :
– De l’énergie, du temps et ça finit en épuisement émotionnel et physique
– De la santé : quand tu passes ton temps à faire des trucs pour les autres (qui ne te l’ont même pas demandé je rappelle !) et bien tu es surchargée, et tu ne prends pas soin de toi
– De l’amour pour moi-même : ça s’est ce qui arrive quand tu ne te respectes pas toi-même
– De l’amour des autres : ça peut paraître paradoxal, mais les gens ça les gonfle à force. Je les mets dans une situation de dépendance ou d’impuissance très malaisante.

Alors attention, dans le triangle, s’il n’y a pas de victime, il n’y a pas de sauveur. Donc ces comportements fonctionnent quand les névroses s’emboîtent ! Et je ne suis pas en permanence la sauveuse. Les personnes bougent sans cesse dans le triangle entre les trois rôles !

 

 

 

Comment sortir du rôle de sauveuse ?

Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas la première fois. Donc je sais de mieux en mieux comment faire.
– 1 – Voir le piège : la première étape est toujours la même : voir dans quoi je me suis fourrée ! Dès fois ça fait mal mais c’est le seul moyen de sortir du piège.
– 2 – Accueillir ses émotions : colère, tristesse, culpabilité, honte… et les libérer
– 3 – Réfléchir à ses limites :
         Qu’est-ce que je fais que je ne suis pas OK de faire ?
         Qu’est-ce que je peux changer ?
– 4 – Exprimer ses limites clairement (si possible sans vomir ses émotions sur l’autre)
– 5 – Rétablir le lien avec l’autre de manière saine
– 6 – Analyser la situation après coup (le pourquoi du comment) avec de l’empathie pour soi-même et pour l’autre
– 7 – Travailler ses injonctions par exemple :
         Quoi qu’il arrive je dois aider les autres
         Si je dis non je suis une méchante fille
         Les gens qui n’aident pas les autres sont des égoïstes… (Cherche tu vas voir t’en trouveras pleins !)

Allez hop ! J’y vais j’ai poney piscine ! 🐴🏊‍♂️

 

PS : en rapport au titre, évidement je ne suis ni gentille ni méchante. Un peu manichéen comme vision du monde! Mais ca fait partie de mes jolies injonctions à bosser!